Le dépistage et la prévention du cancer colorectal

Le Cancer du côlon est-il fréquent ?

Le risque de développer un cancer colorectal est considéré dans les pays industrialisés comme important de 3 à 4 % !!! Plus de 40 000 personnes sont touchées chaque année en France. 18 000 vont décéder. Ainsi il est recommandé à la population de plus de 50 ans d’effectuer un dépistage ou de s’engager dans une démarche de prévention vis-à-vis du cancer colorectal. Il y a plusieurs niveaux de risques dépendant de facteurs familiaux ou personnels de polypes ou de cancer colorectal et de facteurs individuels environnementaux.

Pourquoi se faire dépister ?

Le cancer colorectal même un stade avancé et métastatique ne donne que peu ou pas de symptômes, les signes cliniques sont par ailleurs extrêmement banals (douleurs abdominales, diarrhée, constipation, glaires et/ou sang dans les selles) et peuvent être négligés. Ce cancer se soigne très bien s’il est pris tôt avec de bonnes chances de guérison. Le taux de guérison dépend donc du stade de la maladie et va de 5 % à plus de 90 %. La recherche de sang dans les selles et la coloscopie permettent de découvrir un cancer mais surtout des lésions pouvant y mener : les polypes. Ceci permet de les traiter puis d’être surveillé pour réduire son risque de cancer de 70 à 90 %.

Dépistage ou prévention ?

Il s’agit de deux choses différentes avec un objectif commun.

Le dépistage consiste à trouver de petits cancers, à un stade débutant, avant qu’il ne soit responsable de symptômes. En effet, à un stade précoce, les traitements sont simples : exérèse par endoscopie ou chirurgie sans chimiothérapie. Le dépistage consiste à faire une recherche de sang dans les selles ou une coloscopie quand on ne se plaint de rien. Quand il existe des symptômes il faut faire un examen permettant un diagnostic : la coloscopie (le test de recherche de sang dans les selles est inutile).

La prévention consiste à éviter l’apparition d’un cancer en dépistant des lésions précancéreuses, ne donnant habituellement pas de symptômes. Ces lésions précancéreuses appelées polypes ont une évolution très lente sur plusieurs années. La prévention consiste en la destruction des polypes au cours d’une coloscopie (polypectomie). La destruction de ces lésions, puis la surveillance coloscopique qui s’en suit (tous les 3 à 5 ans) évite l’apparition du cancer dans la majorité des cas.

Quelles techniques de dépistage ou de prévention ?

Il y a deux techniques de dépistage et de prévention :

Le test de recherche de sang dans les selles

Le test de recherche immunologique de sang dans les selles (FIT) a remplacé le test Hemocult. Cette technique dépiste la présence de sang invisible à l’œil nu dans les selles. Si on voit du sang à l’œil nu, ce test est inutile ! Le test immunologique dépiste 70 à 80 % des cancers et des gros polypes.

La coloscopie

La coloscopie est le meilleur des examens du colon. Elle permet de diagnostiquer 100% des cancers et de repérer les polypes de plus petite taille pour les détruire immédiatement. La coloscopie est le seul examen qui permette de prévenir le cancer du côlon et d’en diminuer son risque d’apparition dans les 5 à 10 ans qui suivent sa réalisation.  Après une coloscopie et en particulier lorsqu’un polype est retiré, des recommandations professionnelles sous l’égide de l’HAS définissent l’intervalle recommandé pour effectuer une coloscopie de contrôle habituellement à 3,5 ou 10 ans.

Un film explicatif est disponible (mettre aussi un lien ici avec le film)


Dr Guillaume BONNAUD, président CREGG

Dr Eric VAILLANT, président commission prévention et dépistage des Cancers digestifs du CREGG

Dr Thierry HIGUERO, Secrétaire Général, CREGG

David BERNARDINI –  Christian BOUSTIERE – Philippe BULOIS – Jean-Marc CANARD – Vianna COSTIL – Pierre COULOM – Patrick DELASALLE – Franck DEVULDER – Béatrice DUPIN – Patrick FAURE – Jean-Luc FRIGUET – Thierry HELBERT – Philippe HOUCKE – Jean LAPUELLE – Jean-Christophe LETARD – Patrick LEVY – Laurent PALAZZO – Patrice PIENKOWSKI